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LES DDEN ET LE MUSÉE DE L'ÉCOLE - PERPIGNAN

L'école d'autrefois présentée à partir de différents supports. Géré par les DDEN, le Musée de l'école est une création de l'Union des DDEN 66. Nouvelle adresse : Avenue Paul Gauguin - Perpignan

Marcel Raynal, le poilu honoré par l'école Victor Hugo

Dans le cadre de la célébration du Centenaire de la Grande Guerre, la ville de Perpignan et la Direction des Services Départementaux de l'Éducation Nationale (DSDEN) organisaient,  vendredi dernier, une réception en hommage à Marcel Raynal, héros du fabuleux travail de recherche de l'équipe pédagogique de l'école Victor Hugo.

 

C'est à Mme Condamin, inspectrice de l'Éducation nationale, qu'incomba la tâche de présenter le projet.

"Ce soir, annonça-t-elle, nous sommes réunis pour honorer un magnifique projet qui s'inscrit en droite ligne dans le devoir de mémoire et le parcours citoyen. Comme les plus belles histoires commencent par "il était une fois", je me propose de vous conter cette très belle histoire.

"Il était une fois, les élèves de CM-CM2 de l'école élémentaire Victor-Hugo, accompagnés par leurs 2 enseignants, Mme Beaumarchand et M. Morandi, allaient vivre une année passionnante grâce à un carnet découvert dans un grenier apporté par l'un de leurs professeurs. Ce mystérieux carnet avait appartenu à un soldat de la Première guerre mondiale, M. Marcel Raynal, qui était originaire de Villelongue-de-la-Salanque.  Dans ce carnet, il relatait sa vie quotidienne au front. Ce fut l'occasion, pour les élèves, de travailler dans différentes disciplines, de découvrir ce qu'avait été la grande guerre, cette guerre qui a marqué les esprits. Ce fut aussi l'occasion pour eux de participer aux cérémonies du 11-Novembre, de comprendre et d'appréhender notre culture nationale, de rendre hommage aux victimes, combattantes ou civiles qui, par leur engagement ou leurs sacrifices, ont permis que notre Pays reste un pays libre, souverain de son destin, et aussi pour nos enfants d'être confrontés dans l'idée que les peuples ne veulent plus faire la guerre.

C'était aussi l'occasion, pour certains d'entre eux, de participer à une classe de découverte à Verdun, pour encore mieux appréhender et mieux comprendre notre histoire commune et notre mémoire collective.

Ce fut également l'occasion pour les élèves de se transformer en petits reporters, d'enquêter et d'aller sur les traces du soldat Raynal, de savoir qui il était, ce qu'il avait vécu et ce qu'il était devenu. Et comme les belles histoires se terminent toujours bien, les élèves ont découvert les descendants du soldat Raynal. C'est ainsi qu'une cérémonie est organisée ce soir pour remettre, à ses descendants, le fameux carnet."

Tout cela pour vous dire combien il est important de transmettre la mémoire de ceux qui se sont battus pour notre liberté.

Aussi, le parcours citoyen, de l'école au lycée, contribue à conserver et transmettre cette mémoire."

Pour M. Morandi, l'un des professeurs investis dans ce projet, "tout a commencé avec ce petit carnet. Marcel Raynal, originaire de Villelongue-de-la-Salanque part à la guerre le 24 octobre 1914"  Dans son carnet, il note les informations essentielles et tient son journal. Il raconte ses déplacements. Il part de Perpignan, en train, rejoint Montpellier, puis 4 jours et 4 nuits de voyage le conduisent en Belgique où va se dérouler la première grande bataille. On le retrouve, ensuite,  dans les tranchées, dans la Marne .

"Ce carnet a été utilisé en guise de fil rouge de toute l'année scolaire en mettant en place un vrai projet pluridisciplinaire", expliqua M. Morandi, avant d'ajouter que ce qui a été très intéressant, c'est que Marcel Raynal a écrit tous les jours jusqu'au 6 juin 1915.

"À partir de ça, on a décidé de mener une vraie enquête pour savoir ce qu'il était devenu. Les nombreuses hypothèses, avérées souvent infructueuses, dont celle de sa disparition dans les tranchées, ont conduit les élèves à apprendre finalement qu'il n'était pas décédé à la guerre, mais bien plus tard."

 Né le 20 juin 1891, notre héros est décédé, en effet, en août 41. Grâce aux documents d'État-civil, on a retrouvé son registre matricule, aux archives départementales, qui reprend toute sa carrière de soldat. Et, cerise sur le gâteau, un appel à témoignages dans un papier de l'Indépendant, a permis de retrouver la trace de sa famille par l'intermédiaire de Mireille, sa petite-fille. (au centre, sur la photo).

Le projet de l'école a connu son épilogue avec le voyage à Verdun, haut lieu de mémoire où reposent les restes de 130 000 soldats.

S'adressant aux enseignants, le maire, Jean-Marc Pujol, accompagné de Nathalie Beaufils, adjointe en charge de l'éducation, a salué l'important travail de recherches réalisé. "Dans cette mémoire que vous avez retracée avec la participation de vos élèves,  vous avez fait oeuvre commune : rappeler l'histoire de France à travers sa grandeur."

Et l'élu en profita pour décliner le lourd bilan des victimes françaises : 27 000 morts le 25 août 1914 ! 1 400 000  morts au total, 5 millions de blessés. "Le sens de l'engagement, le sens du sacrifice de ces soldats, vous l'avez retracé avec votre école."

Manifestement séduit par le travail des élèves, le Maire a estimé que ce projet  méritait  un écho plus large, à l'échelle de la ville, en le présentant, par exemple, à toutes les écoles, au Palais des Congrès, ou en l'associant à d'autres manifestations du Centenaire. "Je m'engage à trouver les crédits nécessaires" a-t-il promis. 

Avant de partager le verre de l'amitié avec l'assistance,  les enseignants ont remis à Mireille, la petite-fille, le fameux carnet du héros du jour. 

 

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